Au ciné avec Anna

Le festival angevin Premiers Plans incite et invite à l’école buissonnière. Du coup, je bosse au petit matin. Dès 4 heures. Et la récré, c’est le ciné. Epoque formidable. J’ai l’impression d’être en plein jet lag : je déjeune à 11 heures du mat’ et dîne à 18 heures. Mais c’est pour la bonne cause. Celle du 7ème art. Aujourd’hui, en début d’après-midi, on projetait Bande à part de Godard. Présenté et commenté par Anna Karina. Acclamée, chapeautée, en jeans, trench-coat et baskets aux pieds, l’actrice a illuminé la scène du Centre des congrès, voisin du Jardin des plantes d’Angers. Aérienne, souriante, elle a raconté que Godard la voulait nue dans A bout de souffle. Elle a refusé. Il est revenu à la charge avec un télégramme : « cette fois, je vous offre un premier rôle ». Elle a accepté. C’était pour Le Petit soldat. Concernant Bande à part, Anna Karina a expliqué que Claude Brasseur et Sami Frey avaient dû prendre des cours de Madison dans une boîte de nuit de la rive gauche, pour jouer l’une des plus célèbres scènes du film. L’autre étant, sans doute, la visite du Louvre en 9 minutes et 43 secondes… C’est comme ça, au ciné avec Anna. On papote, on virevolte. Puis, celle qui a tourné avec Varda, Rivette, Deville, Fassbinder ou encore Visconti a conclu son propos en évoquant une pizza qui porte son nom : « j’ai vu ça en Australie, dans un resto que le patron a baptisé… Bande à part ».