Ils sont prêts à tout pour bosser dans la haute finance. Les meilleures écoles, les meilleurs stages, les défis les plus fous à relever pour se faire remarquer, quitte à ne plus dormir, bouffer sous vide et remplacer le Coca par la coke afin de tenir le rythme. « Ils » ce sont ces jeunes pousses assoiffées de pouvoir et d’argent. Coups bas, coups durs, coups tordus, tout est permis pour réussir à « closer » en un temps record. Jargon de trader et comportement de tueur, sans foi, ni loi, sauf celle du gain pour grimper, se hisser jusqu’au sommet de la finance internationale.
Combat de rue, dope et boîte de strip-tease
La série Bad Banks, à voir les 1er et 2 mars à 20h55 sur Arte, aurait pu sombrer dans la caricature de cet univers impitoyable. Il n’en est rien. Certes, on a droit à une immersion dans les eaux troubles d’une grande banque d’affaires allemande, mais les personnages ont encore de la chair, de l’épaisseur. Leurs travers les humanisent, les ramènent à une certaine réalité. Quand l’une débauche et harcèle un lycéen, un autre passe ses nerfs dans un combat de rue. Quand l’une plonge dans la dope et les médocs, un autre se défoule dans une boîte de strip-tease.
Rastignac, speed et tailleur pantalon
En six épisodes, on nage entre manipulations et compromissions. Série noire dans le monde des riches. Et nuits blanches dans des tours d’acier gangrénées par le vice et l’opacité. Le tout servi par un casting sur mesure : Jean-Marc Barr est parfait en « maître du monde » et Paula Beer campe avec brio la version féminine d’un Rastignac qui serait shooté au speed et à l’adrénaline. Le réalisateur allemand Christian Schwochow confie avoir auditionné soixante-dix actrices avant de faire porter à Paula Beer, le tailleur pantalon de la tradeuse sans défaut apparent.