Bouchées de vanité

Vanity-Fair-CouvIl est comment le n°1 du Vanity Fair français ? Déjà, son prix de lancement n’est qu’à 2 euros, donc ça vaut le… coût de jeter un œil sur le canard. Par curiosité. Ce que j’ai fait. En dépit d’une couverture qui ne me plaisait pas : titrer sur une star qui vit « au-dessus d’un café où on joue de l’accordéon » me donne la nausée. Car c’est justement ce Paris de carte postale qui m’a fait quitter le quartier latin, voilà deux ans et demi (déjà). Je me suis baladée, au fil des pages. J’ai d’abord cru que le numéro était sponsorisé par Monaco –époque formid’- : on ouvre sur une pub Berluti avec Pierre Casiraghi, puis on enchaîne avec sa sœur Charlotte qui pose pour Gucci. Après, les bouchées de vanité s’accumulent : de l’édito de Denisot, où il prétend que « la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie professionnelle est entre vos mains », au sujet sur les Bains Douches –un an avant que la boîte ne devienne un hôtel : on ne serait pas un peu en avance sur le calendrier ?-, en passant par la confession sans intérêt de « la » Johansson, on s’ennuie. Et que dire de l’affligeante rubrique « Vanity Flore » : ça aussi, ça m’a fait fuir de la rive gauche… Navrant. Bon allez, quelques points positifs tout de même : mon ex voisine de palier, Clémentine Goldszal, signe des papiers qui sentent bon la Californie. On a confié l’art de vivre à mon amie Sibylle Grandchamp. Et j’aime la colonne « Il ne faut pas confondre », consacrée ce mois-ci à Guy Bourdin. Mais est-ce bien raisonnable de chuter sur Lou Doillon, qui n’a rien à dire, sinon que son gros mot préféré est « enfoiré » ? Le french Vanity pique des tics à GQ, marche sur les plates-bandes de Match et tente de faire de l’ombre à M, le magazine du Monde. De quoi attirer les annonceurs, mais fidéliser les lecteurs, ça c’est une autre histoire.