« Femmes de com’ ». C’est le titre d’une série de portraits de femmes qui ont choisi la communication comme terrain de jeu. Certaines sont en agences, d’autres ont créé la leur. À travers leur parcours, elles abordent l’évolution de leur métier. Aujourd’hui, pour susciter la curiosité d’un journaliste ou celle d’un influenceur, elles doivent mettre les bouchées doubles. Certaines dorment peu, d’autres ont renoncé aux vraies vacances, par passion pour une profession en pleine transformation.
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Rendez-vous pour déjeuner au Mazenay, rue de Montmorency, dans le Marais. Emmanuelle Klein est à l’heure – pile - dans ce resto bistronomique qui lui sert de cantine. Car son bureau se situe à deux pas et son pied-à-terre parisien aussi. « Depuis 2020, je vis entre Paris et Annecy », confie cette native du XIIIe arrondissement de la capitale qui, désormais, prend davantage le TGV – son deuxième bureau - que le métro. Changement de vie, mais pas d’agence. À la tête de LauMa communication, qu’elle a cofondée en 2010 avec Laurent Mignon, elle s’est spécialisée dans la santé sous toutes ses formes. De la campagne de prévention sur une thématique de santé publique jusqu’à la promotion d’un nouveau médicament pour l’industrie pharmaceutique, en passant par la santé connectée, LauMa communication élabore tous types de stratégies, campagnes, communiqués… Et ce depuis près de 15 ans. Un bail. Mais surtout un scénario impensable pour Emmanuelle Klein qui se voyait future danseuse étoile à 10 ans et qui a débuté son parcours de communicante dans des maisons de haute couture.
Elle fait le tour du monde, mais garde les pieds sur terre…
« J’ai fait de la danse de l’âge de 5 ans jusqu’à mes 18 ans, dans un cours russe, très strict, à Paris. » Emmanuelle Klein pensait en faire un métier. Finalement, cette pro des claquettes et afficionados des danses de salon – « c’est pratique dans les mariages ! » - va filer en fac de droit. Deux ans plus tard, elle intègre l’EFAP – école d’attachés de presse -, où elle partage ses journées entre périodes de stage le matin et les cours l’après-midi. Une sorte d’alternance qu’elle s’était elle-même organisée, entre l’école de com’ et le service presse de maisons de haute couture. Lanvin d’abord, puis Dior et, enfin, Balmain qui l’embauche alors qu’elle a à peine bouclé son cursus. Elle a 22 ans. Elle est propulsée dans les coulisses des défilés. Elle fait le tour du monde, mais garde les pieds sur terre. De temps à autres, l’ex-ballerine dépanne et joue au mannequin cabine. Fin de « party » au bout de six ans, avec la naissance d’un premier enfant. La suite : sept ans au sein de l’agence de relations presse Thomas Marko & associés, où Emmanuelle Klein devient « directrice de clientèle » et gère la com’ de marques telles que Lee, Wrangler ou encore Puma. « J’ai tout appris dans cette agence, dont j’applique encore aujourd’hui certaines techniques », reconnaît-elle. À l’issue d’un nouveau congé maternité, elle passe des budgets de prêt-à-porter à ceux de l’art de vivre, avec des maisons de champagne, du vin, des enseignes liées aux arts de la table. En 2006, elle quitte Thomas Marko et amorce une formation continue d’un an au CELSA-Sorbonne Université. Elle alterne entre cours et stage à la com’ de la RATP, « en plein lancement du Tramway des Maréchaux » : « C’était passionnant. » À 36 ans, Emmanuelle Klein sort major de sa promo, entre dans une agence où elle croise la route de Laurent Mignon. « D’emblée, nous étions sur la même longueur d’onde, dit-elle. Nous sommes différents, mais très complémentaires : il est l’hyper expert ; je suis davantage dans l’organisation, le respect des plannings, la gestion des ressources humaines. » Deux ans plus tard, ils vont créer, ensemble, LauMa communication.
« La bonne info, à la bonne personne, au bon moment »
« De prime abord, je n’avais pas de velléité à me lancer dans l’entrepreneuriat. Mais cela ne m’a pas fait peur », raconte Emmanuelle Klein. Aujourd’hui, LauMa communication compte huit salariés et des clients fidèles. « Nous ne prospectons pas, car nous ne voulons pas croître. On vient à nous et, quand nous ne nous sentons pas à l’aise ou pas inspirés par un sujet, nous savons dire ‘non’. » L’agence participe également à des compétitions et autres appels d’offres. Bien souvent face à des géants de la pub et de la com’. Mais l’agilité du « plus petit » peut faire la différence. Ses experts et expertises aussi. Tout comme le temps accordé à la réflexion, l’écoute, l’échange, la rigueur d’une note préparatoire, la sélection des mots d’un communiqué de presse ou la justesse du propos d’un post destiné aux réseaux sociaux. La clé de la réussite ? « C’est la bonne info, à la bonne personne, au bon moment », explique Emmanuelle Klein. À cela s’ajoute quelques partenariats bien sentis. À l’instar de celui mené avec l’agence de création corporate Madame Bovary, avec laquelle LauMa communication a notamment réalisé une campagne contre le mal de dos pour l’Assurance Maladie. Le plus difficile en 2024 ? « C’est le dossier qu’il faut abandonner en cours de route – parfois après plus d’un ou deux ans de travail -, pour des raisons de business ou de conjoncture, qui nous échappent », regrette Emmanuelle Klein. Et ce qu’il y a de plus festif ? « Un déjeuner de presse organisé au restaurant de l’Opéra Garnier. » Garnier dont l’ancienne danseuse connaît toute la programmation par cœur. Garnier où elle assiste à deux représentations par an. Garnier qui continue de la faire rêver, mais depuis une loge ou un fauteuil d’orchestre.
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« Femmes de com’ » : cette série de portraits fait écho à la formation « Relations Presse » du CELSA-Sorbonne Université (responsable pédagogique : Anne Eveillard). Prochaine session prévue du 19 au 20 septembre 2024 -> inscription : ICI
Autres portraits de « Femmes de com’ » à découvrir : Léa Paoli, Emmanuelle Gillardo, Kattia Mendiguetti, Isabelle Crémoux-Mirgalet, Odile Idkowiak, Marina David et Sandrine Maury-Besson.