Ça commençait mal. Trois hommes vêtus de parkas oranges voulaient que l’on montre patte blanche pour aller voir une vache toute rose... Bienvenue à la Fiac. Même avec une carte de presse et un duo d’accréditations, on était des « sans papiers » aux yeux des « oranges mécaniques ». On a parlementé, souligné l’absurdité de la situation. En vain. Les gars voulaient voir le mail « accréditant » envoyé par Roxane – You don't have to put on the red light… - et disparu de mon téléphone depuis belle lurette. Le show a duré un quart d’heure. Puis le staff presse a pointé le bout de son nez. On a enfin pu rentrer dans le Grand Palais. Là, direction le pied de l’escalier d’honneur, où le Lab’Bel a son stand jusqu’à dimanche. Un stand en forme de boutique dédiée à la vente de boîtes de Vache qui rit. Des boîtes signées Jonathan Monk, artiste britannique né en 1969 et domicilié à Berlin, dont on a déjà évoqué le travail lors de la visite de la Lisson Gallery où il était exposé cet été à Londres. Inspiré, Monk a inversé le sens de lecture de l’étiquette de la boîte de fromage. Même la vache sacrée regarde dans la direction opposée à son habitude. Une façon originale et audacieuse de tourner et retourner un produit de grande consommation : 1 Epok aime le détournement de fond…vache-1-bis

Collectionneurs, glandeurs, tenue de yoga et frometon en portions

On a profité de cette infiltration au milieu des fouineurs, chineurs, curateurs, collectionneurs, chroniqueurs, imposteurs, glandeurs, pour saluer l’ami Laurent Fiévet, à la tête du Lab’Bel, croiser le designer et archi d’intérieur Noé Duchaufour-Lawrance, se marrer avec un ancien copain de lycée - jamais revu depuis la fin des années 1980 ! -, charrier une créature venue en tenue de yoga mauve et fuchsia, frimer en repassant, l’air triomphant - façon mister Bean -, devant les types en orange avec notre pass pour la seule foire parisienne qui se permet d’interdire l’avenue Winston Churchill à la circulation. Si bien qu’à l’heure du goûter, la place de la Concorde ressemblait à ce qu’elle était au moment des grèves de 1995 : un joyeux bordel, compact, bruyant et sûrement très polluant. Ah ouais, un dernier truc : la boîte de Vache qui rit « collector » s’achète, bien sûr. Elle est vendue 5 euros. C’est la création artistique la plus abordable de cette Fiac cru 2016. Les affamés peuvent consommer le frometon en portions sur place. Les plus raffinés peuvent l’emporter chez eux ou faire « causer » en l’offrant à la maîtresse de maison, lors d’un prochain dîner en ville.vache-2-bis