Belle échappée

210153

Poétique et bucolique. C’est ainsi que l’on peut résumer le dernier film de Bruno Podalydès, Comme un avion. Un type, un peu rêveur, cherche à fuguer. Fan de tout ce qui vole, seul son scooter lui rappelle qu’il peut décoller de la planète le temps d’un trajet entre chez lui et son bureau. Et puis, un jour, c’est la révélation : et s’il s’échappait en kayak ? Il s’en offre un sur le Net et c’est le début de l’aventure dans cette époque si formidable… On rit, on sourit des situations cocasses et du regard des autres sur ce personnage décalé, mais qui assume son choix. En quittant la banlieue parisienne, en laissant sa femme partir à son stage de yoga, il ne lui faudra parcourir que quelques kilomètres, pagayer au milieu d’une rivière, prendre un verre dans une buvette pour avoir l’impression de changer de vie. Cliché ? Pas tant que ça. Les scènes de bureau qui amorcent le film montrent à quel point la non communication flinguent les relations, dézinguent les uns, rendent dingues les autres. Quant à choisir la marge pour (sur)vivre, ça agace, ça déplaît, ça isole. La seule issue ? La fuite. Ce que fait le pseudo héros de Comme un avion, soutenu par une excellente bande son : Moustaki, Beffa et puis Vénus de Manset, interprété par Bashung mais aussi par Podalydès « himself » accompagné de son ukulélé, un soir sous sa tente Quechua « 2 seconds ».