Fatal hôpital

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Déjà diffusée au l’aube des années 2000 sur Arte, puis l’an dernier au festival Premiers Plans, à Angers, la série de Lars von Trier, L’Hôpital et ses fantômes, fait son retour sur la chaîne franco-allemande. Chaque jeudi soir, en deuxième partie de soirée, on a droit à une plongée dans le plus inquiétant des hôpitaux de Copenhague, surnommé Le Royaume. Dans l’ascenseur, dans les couloirs, dans les chambres, d’étranges phénomènes se produisent. Le tout sous l’œil de drôles de spectateurs que sont le professeur Helmer, son jeune collègue Krogshoj, le docteur Bondo -donneur de leçons de dissection- ou encore Moesgaard, le chef du service de neurologie, à l’origine de l’opération « Brise matinale », destinée à améliorer l’ambiance de travail des blouses blanches. Entre rivalités, histoires de cœurs, erreurs médicales… tout baigne dans l’hosto ! Même si l’étrange, l’inquiétant, l’oppressant gagnent peu à peu du terrain. Au fil des épisodes, qui rendent accro, on bascule dans l’irrationnel, le surnaturel, l’irréel. Et en même temps c’est ce qui révèle les caractères de chacun, fait tomber les masques. Cette série télé ne se compare à aucune autre. C’est un ovni. Un exercice de style aussi, dans lequel Lars von Trier s’est surpassé tant dans le scénario que la réalisation qui datent déjà du milieu des années 1990. La série a vingt ans et n’a pas pris une ride. Elle fait toujours autant frissonner, à l’instar d’Udo Kier -acteur cher à Fassbinder-, qui prête sa tête au corps d’un nouveau-né… époque formidable !