Bienvenue chez les (vrais) Ch’tis

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Quand le réalisateur Bruno Dumont décide de faire un film drôle, ça ressemble à une version ch’ti d’Affreux, sales et méchants, ponctuée de quelques soubresauts de Monsieur Hulot sous ecsta ! Autrement dit : Dumont plante sa caméra à Boulogne-sur-mer et dans ses alentours, organise un casting couleur locale d’acteurs amateurs et saupoudrent le tout d’une énigme policière où des vaches -folles ?- ne bouffent plus d’herbe, mais des humains découpés en morceaux. Qui mène l’enquête ? Un duo de flics à mi chemin entre les Pieds nickelés et les héros les plus déjantés d’ADG. Ambiance… Tout ça s’intitule P’tit Quinquin, du surnom d’un gamin avec lèvre couturée, narine enfoncée, prothèse auditive, tête de boxeur et des pétards plein les poches : non, pas les pétards qui se fument, mais ceux qui se jettent pour faire du bruit, faire peur et relancer l’intrigue, comme le refrain d’une chanson. Et puis Quinquin a des copains : plus grands par la taille, mais moins malins. Une copine aussi : Eve, son amoureuse. Et tout ce petit monde se balade à pied et à vélo dans le Boulonnais, le temps de quelques vacances. Des gamins qui s’amusent d’un rien, déconnent à la messe et dans les autos tamponneuses, mais n’ont ni console de jeu, ni smartphone. Faute de fric. Mais ils s’en foutent. Ce qui compte, c’est la vie, la survie aussi et de savoir si la gagnante du radio crochet boulonnais va passer ou pas à la télé. Les deux premiers épisodes de P’tit Quinquin, diffusés hier soir sur Arte, ont fait un carton -époque formid’- en réunissant 1,5 million de téléspectateurs. Les deux prochains sont programmés jeudi 25 septembre à 20h50 : faut pas les rater, car ce sont les derniers de cette mini série aux allures d’ovni, mais qui montre et démontre que l’on peut sortir des convenances et faire de l’audience.