Le phénomène Philomena

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Il est comment le dernier Stephen Frears ? Bluffant. Inspiré d’une histoire vraie, Philomena raconte l’histoire d’une femme, âgée, qui recherche son fils depuis cinquante ans. Un gamin qu’on lui a enlevé alors qu’elle était enfermée dans un couvent… Et, par un concours de circonstances, Philomena Lee (étonnante Judi Dench) va croiser la route de Martin Sixsmith (Steve Coogan), un journaliste un brin désabusé qui vient de se faire virer de la BBC. Ensemble, ils vont partir à la recherche de cet enfant disparu, perdu de vue, en Irlande et jusqu’à Washington… Une quête sous forme d’enquête. Avec un journaliste d’investigation qui fouine, traque le détail, la phrase, l’anecdote, réunit petit à petit les morceaux d’un puzzle avant de tenter de le reconstituer. Une belle démonstration. Un excellent Frears, qui jongle habilement entre cynisme et humour, road movie et fable sociale. Le réalisateur de My Beautiful Laundrette et des Arnaqueurs est ici au sommet de son art. Un art servi, de surcroît, par le duo Dench-Coogan à la fois juste, complice et efficace. Cerise sur le gâteau : en amont de la projection, j’ai eu droit à la bande originale de la version restaurée du film In The Land of the Head hunters, réalisé en 1914 par le photographe et ethnologue Edward S. Curtis. Une BO signée Rodolphe Burger. Un bonus proposé par le ciné angevin Les 400 Coups, durant toute cette semaine. Epoque formidable.