Bouffée d’airs

Janis+Joplin+janisjoplinrollingstoneQuestion : en dehors de chez soi et de chez quelques amis, où peut-on entendre de la « bonne » musique ? Sûrement pas dans les bars lounge peuplés de barbus et autres poupées barbantes. Jamais dans un resto. Rarement dans le métro. Mais, parfois, dans certains taxis parisiens, la nuit. De temps en temps dans les allées d’un Monoprix -époque formid’-. Souvent dans le salon de coiffure angevin baptisé 7ème Rue, où il peut arriver de se faire couper les cheveux en écoutant le Cry Baby de Janis Joplin. Même scénar’ anti-nanars au Cercle Rouge : ce bar à vins angevin ne passe que des vinyles estampillés années 1970 et 1980. Avec une prédilection pour Robert Smith et ses complices des Cure : un soir, l’album Three Imaginary Boys est passé en boucle… Chose curieuse, à l’aube de 2014 : plus on opte pour des lieux reculés, décalés, meilleure est la musique. A l’instar des autocars qui traversent Belle-Ile-en-mer, quand le chauffeur a la bonne idée de programmer sa playlist perso : j’ai eu droit, un matin, à tout un show Bashung. Et puis, si on veut du live autre que dans une grande salle de la capitale, on débarque à Nantes, au Lieu Unique -l’ex usine LU-, pour une prestation d’un soir de Patti Smith. On franchit le pont levis du château d’Angers pour une lecture musicale de Dominique A. Plus insolite encore : Jacques Higelin sera le 22 février au Centre culturel Jean Carmet, à Mûrs-Erigné, 5 000 habitants. C’est où ça ? Dans le Maine-et-Loire. Et Rodolphe Burger fera escale à L’Embarcadère de Saint-Sébastien-sur-Loire le 28 mars. Rien à voir avec les scènes des Grands boulevards. Comme s’il fallait s’en éloigner, pour chanter. On laisse l’Arche Saint-Germain aux candidats de la Nouvelle Star et l’Olympia à Frédéric François -si, si, il est à l’affiche…-. Les repères changent. Les repaires aussi. Désormais on franchit le périph’, en quête d’un bol d’airs.

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