Régression sans concession

 

C’est la crise. On déprime. On (sur)vit à quatre dans 60 m2, pour rester à Paris. On se serre la ceinture à tous les étages. On troque sur le Net. On limite les emplettes. La mondialisation donne des boutons. Rien ne va plus. Conséquence : on est de plus en plus nostalgique. Les couvertures du Elle multiplient les clins d’œil au passé. La série Mad Men fait un tabac à la télé. Et le film Populaire, campé dans les années 1950, rappelle que cette époque avait du style, du chic, de l’allure : des coiffures jusqu’aux voitures. Ce soir, on passe de 2012 à 2013, or c’est l’heure du retour en arrière : on porte des lunettes avec des verres qui ne corrigent rien, comme les secrétaires dans Populaire. La presse se prépare à fêter les 60 ans de la cocotte minute. Certaines boutiques de déco remettent le formica au goût du jour… Reste que cela ne gomme pas les chiffres du chômage, ni ne dégomme les imposteurs qui nous entourent. Nous voilà donc propulsés dans un passé dépassé. Une régression sans concession. Mais époque formidable quand même.

© Populaire de Régis Roinsard, avec Déborah François et Romain Duris.