SOS d’un guichetier en détresse

En vivant à 90 minutes de la gare Montparnasse, le TGV est entré dans ma vie. A plus de 300 km/h. Et cela fait dix-huit mois que cela dure. Pour me remercier de ma fidélité, la SNCF m'a envoyé une carte baptisée Voyageur. Au bout de dix trajets, elle donne droit à 10% sur un billet. A condition d’aller l’acheter à un guichet. Ce que j’ai tenté de faire hier. Surprise ! Lorsque le guichetier a vu ma carte Voyageur, il a blêmi. J’ai cru qu’il ne respirait plus. Une attaque ? Non, il a soupiré profondément, en pensant : « c'est le début des emmerdes »… Le voilà donc en train de manipuler la carte, enregistrer son numéro, effacer, recommencer, paniquer, demander de l’aide à un collègue, puis une deuxième, puis un troisième… Re-soupir. Puis commentaire : « celui qui a inventé cette carte n’a jamais travaillé derrière un guichet de la SNCF. Ce n’est pas possible ». Bienvenue en France et dans notre époque si formidable ! Morale de l’histoire : j’ai bien eu mon billet, j’ai eu droit à la réduction, mais l’achat a duré -montre en main- plus d’une vingtaine de minutes, contre environ 90 secondes lorsque je prends un billet à une borne.