Cartons d’invit’. Défilés. Collab’. Front row. Backstage. Shooting. Cocktails. Dress code. Pass. Uber... Ce sont les mots du moment. Fashion week parisienne oblige. Filles filiformes dans le métro, femmes chignotées sur le parvis de Garnier avant le show Chanel, voitures aux vitres foncées qui s’arrêtent en double file, invitations dans tous les sens, effervescence et… mal de crâne. Car on a le meilleur, le pire, l’incongru, l’absurde, l’erreur de casting… tout est possible. Avec les plus friqués qui privatisent musées, monuments, showrooms XXL. Et ceux, un peu de la « lose », qui squattent un studio, l’appart’ d’un copain, le salon d’une copine de copine, qu’ils transforment le temps d’une semaine en boutique éphémère, où le TPE (terminal de paiement électronique) n’est jamais loin du champagne et des petits fours. « Faut bien faire des affaires. » Flippant… et parfois amusant. Par exemple, quand on croise le designer Christian Ghion, dont une sélection de ses vases se retrouve à côté de parures dorées, chapeaux pailletés, sautoirs, ceintures, breloques… Il n’avait pas vu ça comme ça. Mais il a suffisamment de légèreté et de distance pour sourire de cette curieuse association entre la créatrice d’accessoires Valérie Ciccarelli et lui, dans le salon privé d’un immense appartement au numéro 10 de la rue Jean-Pierre Timbaud.

Corps bronzés, fines bretelles et patte blanche

Le soir du vernissage : du vin, du pain, pas de Boursin, mais de la dentelle noire sur des corps encore bronzés, de fines bretelles sur des épaules dénudées, des gestes un rien maniérés pour pendre une veste, servir un verre, accueillir un invité. Et l’ami Ghion au milieu de tout ça, qui recevait… en se marrant. Car on est loin de l’atmosphère de son atelier, à deux pas de là, où c’est plutôt bonne franquette, clopes, baskets et « come as you are ». Il n'en demeure pas moins qu’on a passé un bon moment dans cet appartement, ouvert jusqu’au 4 octobre à partir de 11 heures. Pour entrer, il faut montrer patte blanche. Pas de mot de passe ni de code secret, mais mieux vaut prévenir de sa venue à cette adresse : anabellevarma@yahoo.fr