Il neige une nuit et c’est le chaos à Paris. Pas de bus, des métros au compte-gouttes, des trains en retard, des trottoirs glissants et les rendez-vous qui s’annulent à la pelle. Shooting reporté, interview décalée, vernissage déplacé… la ville est à l’arrêt. De la rue Poussin à la rue d’Ulm, du marché d’Auteuil à Normale Sup, il y a comme un grand blanc. On cherche les habitants.

Glisse et glace

« Je devais vous livrer aujourd’hui… ça va être compliqué… Là, je dois prendre un train pour Paris et dormir sur place si je veux pouvoir aller bosser demain… Je vous laisse, mon train arrive… » A 15 heures, un type flippe de ne pas pouvoir rallier le Val-de-Marne à la capitale d’ici à… demain matin. On est en 2018, l’ère du tout-va-vite, du tout-va-bien et du tout-à-l’ego. Mais au moindre grain de sable, ou plutôt au moindre flocon de neige, tout s’écroule. Le jeu de cartes s’effondre. On sort le parapluie, principe de précaution oblige : la RATP garde ses bus au chaud, la SNCF ralentit ses TGV, on ferme la N 118… « Parce que ça glisse. » Et nous, ça nous glace.