Se balader au Louvre, quand il est fermé au public, est une chance. C’est dans ces conditions que l’on a pu voir l’expo Vermeer, accrochée jusqu’au 22 mai dans les salles du Hall Napoléon. Vermeer en douze tableaux. Soit un tiers de l’œuvre connue du maître de Delft, qui capte la lumière à la façon d’un photographe. Une prouesse esthétique, artistique, qui ne fait plus regarder la gamme de yaourts à l’effigie de La Laitière comme avant…

Milliardaire américain et patron de casino

Et puis il y a cette toile. Pas banale. Car elle appartient au milliardaire américain Thomas Kaplan, le seul au monde à posséder un Vermeer : une version de « la Jeune Femme jouant du virginal ». Une œuvre rachetée à un patron de casino de Las Vegas... A chaque tableau son histoire, son parcours, ses détours. On a aimé aussi le lien établi, au fil de l’expo, avec « les maîtres de la peinture de genre ». Ces autres artistes du Siècle d’or hollandais que sont Gérard Dou, Gerard ter Borch, Jan Steen ou encore Pieter de Hooch.

Palais-Royal et ravioles de foie gras

En quittant le Louvre, difficile de reprendre un métro illico. Heureusement, d’aucuns ont le sens de l’hospitalité. A l’instar du chef étoilé Guy Martin. Il nous a ouvert les portes du Grand Véfour, restaurant sur les cuisines duquel le Savoyard règne et veille depuis vingt-cinq ans. Une table devenue institution. Par son emplacement : dans les jardins du Palais-Royal. Par son histoire : ouvert en 1784, ce n’était alors qu’un café… Et par sa cuisine : « Aujourd’hui encore, un client sur deux commande les ravioles de foie gras et crème foisonnée truffée. C’est le best-seller du Véfour », confie Guy Martin.

Lotte et barbue à la table de Cocteau

Installés à la table Cocteau, on a eu le droit de goûter à beaucoup. Lotte, barbue, purée au jus de truffe, déclinaison de légumes où la carotte se fait mousse, la betterave délicate, le chou ultra doux. Quant aux desserts, ils prolifèrent au Véfour. Peu importe celui que l’on choisit sur la carte, il s’accompagne de macarons, caramels, pâtes de fruits… sans oublier la fameuse tranche de gâteau de Savoie.

Rosaces, plafonds italiens et deuxième café

Déjeuner, entre deux giboulées, sur les banquettes de velours rouge et sous les rosaces peintes à la manière des plafonds italiens du XVIIIe, relève du privilège. Prendre le temps d’un deuxième café, là où Lamartine, Hugo, Balzac, Cocteau, Malraux, Sartre ou Guitry ont eu autrefois leurs habitudes, rappelle que l’art de vivre a encore une signification dans quelques îlots de résistance parisiens.