On sortait du Café de la Poste, rue de Turenne. On venait non pas de parler chiffon, mais archi avec l’ami Gilbert Kann - « la force Montaigne » -. Soudain, un type en scooter s’arrête à notre hauteur : « Hello les amis ! Vous allez au vernissage de Sabine Pigalle ? » « Euh… non. On va à celui de Hans Kooï, chez Denise René… » « Faites un stop avec moi. C’est l’occasion de boire un verre ensemble… » C’est comme ça qu’on a accompagné l’agent de photographes François Ha Minh Tinh dans la galerie RX, rue des Quatre Fils. Jusqu’au 25 février, ce lieu flambant neuf accueille les œuvres de Christiane Feser, Eric Poitevin, Thomas Canto et, donc, Sabine Pigalle. Quatre artistes pour quatre univers dans quatre espaces immaculés, dont un avec baies vitrées sur la rue : idéal pour mater les mateurs.

Fourrures à rayures et duo de Véro

Au milieu des tirages XXL, on a évité la fille en bottines cloutées à boucles. Tout comme celle en short et collants moutarde. Mais on a hélé une serveuse toujours prête à « recharger » son plateau : « Rosé, Perrier ou jus de fruits ? » On a osé le rosé, juste avant de croiser une créature dont le boléro en fourrure à rayures et la pochette Goyard semblaient assortis aux créations un rien cinétiques de Christiane Feser : l’accord parfait. On a snobé les RayBannés, boudé les chapeautés et papoté avec un duo de Véro. Il paraît qu’un millier de personnes sont passées ce soir-là dans cette galerie du Marais. C’est le journaliste Yves Mirande qui le dit sur sa page Facebook. Parmi tous les invités, notre préféré a été celui qui a confié, à un copain, hésiter entre « changer d’imprimante ou changer d’assistante »…

Gobelets plastique, Hans Kooï et Cruella vintage

Sur la rive gauche, c’était nettement plus calme. Ambiance égale degré zéro rue des Beaux-Arts, artère pourtant censée faire la fête chaque premier jeudi du mois. Tu parles… Pas un chat. Toutes les galeries n’étaient pas ouvertes. Mortel. C’était plus joyeux quand même chez Denise René, boulevard Saint-Germain. Gobelets plastique, vin rouge et cacahuètes au menu du vernissage de l’expo consacrée jusqu’en mars à l’artiste Hans Kooï. On a aimé ses sculptures à base d’aimants et de bois, qui semblent tenir dans l’espace comme par magie. On a apprécié sa spontanéité. Si bien que je n’ai pas compris tout de suite son invitation à venir le voir « si vous passez à Rotterdam »… Faut dire que j’avais la crève et je venais de tenir le crachoir à une Cruella vintage, suivie de près par l’un de ses fans. La Cruella était parée d’une fourrure aux longs poils - non, Comtesse, ce n’était pas du cocker anglais ! Plutôt du synthétique… - et sa groupie semblait tout droit sortie des anciennes Laines Ecossaises. Curieuse association qui ne parlait pas art, mais politique… c’est vrai : paraît qu’on vote bientôt.