Faire partie du jury d’un concours de cuisine quand on sait tout juste réussir une omelette, cela peut relever de la farce. En réalité, cela dépend du binôme avec lequel on fait équipe dans cette aventure gastronomique… Le rendez-vous était fixé à 13h30 à Ferrandi, rue de l’Abbé Grégoire. Là, je me suis retrouvée propulsée dans le jury « dessert » du prix de L’International Cup de Cuisine – Trophée Antonin Carême. Tiens, à propos de carême, en prévision de ce moment de dégustation, j’avais jeûné depuis près de dix-huit-heures : peut-être une erreur…

« Où est le rhum ? »

Ma part du gâteau à goûter, huit fois de suite, car réalisé par huit candidats différents, était une « tarte soufflée chaude banane rhum ». Mon binôme, James Berthier, ex-chef pâtissier du Meurice, aujourd’hui patron de la pâtisserie SucréCacao, avenue Gambetta, n’aime pas la banane : « C’est comme le melon, je n’en mange jamais. » Ça commençait bien… Pour la cause, il a quand même pioché dans les assiettes, en pestant : « Pas assez cuit », « où est le rhum ? », « trop monochrome », « trop sucré »... Sévère, l’expert. Il faut dire que certaines réalisations avaient plutôt des allures de tourte aux poireaux ou de tropézienne ratée que de tarte soufflée. Une bouchée suffisait pour se faire une idée. Quant à la sauce, j’ai été petite joueuse : au lieu de la tester franco, comme Berthier, à la cuillère à dessert, je le laissais faire d’abord et selon sa grimace, je goûtais… ou pas. Du coup, j’ai peu goûté, mais bu beaucoup de café. A 16 heures, lorsque le testing a pris fin, sous le regard du chef de Matignon, Denis Rippa, et celui de l’Elysée, Guillaume Gomez, j’avais un peu… faim.

cuisiniers-de-france-2« Aucune note en dessous de la moyenne »

« Par principe, je ne mets aucune note en dessous de la moyenne, car les gars se sont quand même décarcassés pour être là ». Sévère l’expert, mais réglo. Surtout que les « gars » en question viennent de grandes maisons : Fauchon pour Romain Besseron, le vainqueur de cette édition 2016, organisée par les Cuisiniers de France et présidée par le chef étoilé Alain Dutournier. Mais la fiesta ne s’arrêtait pas là. A 19 heures, candidats, cuisiniers, pâtissiers, membres du jury, journalistes… tous étaient conviés à une petite sauterie dans les salons de l’hôtel d’Evreux, place Vendôme.cuisiniers-de-france-3

Mérite Agricole, péno, Ménardeau et son chapeau

Gomez a remis les insignes de Commandeur du Mérite Agricole - super classieux - à Christian Millet, le président des Cuisiniers de France. La fan zone de Besseron a salué son champion, avec les mêmes hurlements que les supporters d’un club de foot au moment d’un péno réussi. Un sosie de l’inspecteur Ménardeau, échappé d’un épisode des Cinq Dernières Minutes, a bu un coup de champ’, chapeau sur la tête. Entre deux petits fours Potel & Chabot, le chroniqueur gastro du Parisien et de GQ, Rémi Dechambre, s’est souvenu avoir voulu un jour… « ouvrir une crêperie ». Enfin, au moment de quitter l’hôtel d’Evreux, un drôle de type a cité Fernand Raynaud dans le texte. Une transition parfaite avec la soirée de demain, dans une librairie de la rue Boulard, pour fêter la sortie du n°21 de la revue Schnock.